ÉDUCATION - Éducation nationale : gaucher n'est pas synonyme de gauche !
Document du site être gaucher.com, diffusé par la MAIF à l'intention des enseignants.
ÉDUCATION - Enfants d'enseignants : réussite à la loupe (Réf. Annie Da Costa Lasne, formateur à l'IUFM de l'université de Franche-Comté - Fenêtre sur cour N°380 du 18/02/2013)
D'après l'étude que vous avez menée, pouvez-vous confirmer que les enfants d'enseignants ont de meilleurs résultats
scolaires que les autres?
Cette meilleure réussite scolaire des enfants d'enseignants
constituait pour moi le postulat de départ de
ma réflexion et avant de poursuivre ma recherche, il
me fallait m'assurer qu'il soit bien vérifié. La relation
entre origine sociale et réussite scolaire n'est plus à
démontrer mais pour aller dans une vérification assez
fine, j'ai choisi de comparer les résultats scolaires des
enfants d'enseignants à ceux d'autres enfants dont des
caractéristiques sociales sont proches des leurs, c'est
à dire les enfants de cadres. Les résultats sont clairs:
que ce soit au primaire ou au secondaire, les données
disponibles rendent compte du meilleur taux de réussite
des enfants d'enseignants. Leur proportion de
réussite scolaire dépasse quasiment toujours celle des
autres enfants mais aussi celles des enfants de cadres
aux caractéristiques sociales proches. Un tel niveau de
réussite apparaît bien singulier. J'ai regardé aussi ce
qu'il en était des carrières scolaires c'est à dire des
filières et des sections et même si la différence est très
tenue, elle est récurrente et va dans le même sens.
Avez-vous pu repérer des particularités
dans l'éducation des enfants
d'enseignants qui expliqueraient cette
réussite ?
Les pratiques éducatives familiales des cadres et des
enseignants présentent beaucoup de points communs
mais on peut toutefois noter des différences, même si
elles sont très ténues. En ce qui concerne les pratiques
de socialisation, on constate que les parents enseignants
tiennent davantage compte de la personnalité de leur
enfant dans les choix qu'ils font par exemple dans les
activités de loisirs, ces activités étant plus éclectiques et
répondant aussi à un souci de distinction. Toutes les activités
domestiques ou de loisirs sont développées avec,
pour les parents, la perspective de construire des compétences
qui peuvent être valorisées à l'école. Ces
familles connaissent très bien ce que font leurs enfants,
partagent même parfois des activités avec eux et leurs
camarades et le cadre qu'elles posent permet aussi bien
le contrôle que la protection sans nuire à l'autonomie.
C'est ce que je résume par «l'épanouissement dans le cadre. Ce sont des familles
qui véhiculent aussi des
valeurs qui peuvent paraître
contradictoires mais qu'ils savent faire cohabiter comme par exemple connaissance et respect
d'autrui et compétition.
Et en termes
d'accompagnement
scolaire, qu'avez-vous
remarqué ?
Dans les familles enseignantes
on voit que la réussite
scolaire se prépare chaque jour et dans l'ordinaire
des situations familiales. Dans leurs relations à l'école,
les parents enseignants cherchent prioritairement à
contrôler la qualité de l'offre pédagogique de la classe
fréquentée. C'est d'abord par ce critère, et moins par
celui de la discipline ou de la sérénité de l'établissement,
davantage recherchés par les cadres, que ces
parents s'emploient à garantir les conditions scolaires
les plus favorables à la réussite de l'enfant. C'est aussi
par un lourd et méticuleux travail d'informations sur le
système scolaire et son fonctionnement que se différencient
encore ces parents. Ils s'investissent beaucoup
et sont exigeants avec leurs enfants tout en ayant une
grande foi/croyance en leurs possibilités.
Alors, à qui peut-on attribuer cette
réussite scolaire ? Aux enfants eux-mêmes
ou à leurs parents ?
On peut parler d'«héritage» transmis qui apparaît être
le résultat d'un véritable travail de co-construction de
la part des protagonistes impliqués: parents-enfantenvironnement,
grâce à la mise en synergie de leurs
actions. Les familles d'enseignants bénéficient bien
d'une forme de connivence avec l'appareil scolaire et
ses acteurs mais les principaux avantages scolaires
qu'elles obtiennent sont le fruit de leur investissement
stratégique. La réussite scolaire des enfants d'enseignants
tient donc autant à des pratiques éducatives
spécifiques qu'à la mobilisation des acteurs familiaux
dans leur mise en œuvre.
ÉDUCATION - Éducation nationale : être enseignant aujourd'hui.
Les Français et le métier d'enseignant
À première vue, ce sondage fait sourire. Commandé par le ministère de l'Éducation et réalisé en novembre 2012 par l'institut CSA, il reflète une réalité heureuse aux antipodes, semble-t-il, de ce qui ressort des enquêtes, des témoignages, et même du nombre en chute libre de candidats aux concours. Que découvrons-nous ? Que les Français ont de la considération pour le métier d'enseignant. 8 sur 10 en ont une image positive. Ils sont aussi nombreux à juger que c'est un métier d'avenir, et qu'ils seraient fiers que leur enfant embrasse la profession.
Les effectifs : l'Éducation nationale est le premier employeur de l'État.
Sur les 1 030 500 agents exerçant dans le secteur public au titre du ministère de l'Éducation nationale et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en 2011-2012, 76 % sont des enseignants. Un peu moins de 140 000 enseignants travaillent dans des établissements privés sous contrat : 1 sur 3 dans le primaire et 2 sur 3 dans le secondaire. Féminisation, études...
Dans le système éducatif, 687 500 femmes exercent dans le secteur public (soit 66,7 % des agents) et 101 300 dans le secteur privé (soit 73,9 % des agents). Au total, 788 800 femmes exercent dans les secteurs public et privé sous contrat : elles représentent 67,6 % de l'ensemble du personnel enseignant. Ce sont 81,6 % des enseignants dans le premier degré sont des femmes, la proportion avoisinant 90 % en maternelle. La féminisation est encore plus prononcée parmi les jeunes générations : au-dessous de 30 ans, la part des femmes dépasse 85 %.
Le niveau d'études a indéniablement progressé pour les enseignants du primaire. En effet, jusqu'à la fin de la IVe République, les instituteurs étaient recrutés en fin de troisième. Le recrutement a été porté en 1959 au niveau du baccalauréat, en 1991 à celui de la licence et en 2010 à celui du master. Concernant les enseignants du second degré, le rapport Pochard pointe que « le niveau de qualification universitaire a
considérablement augmenté ». En 2008, « 20 % des enseignants du second degré sont titulaires d'un diplôme de niveau bac + 5 (47 % pour les seuls agrégés), avec cependant des différences sensibles selon les disciplines ».
Taux d'encadrement : classes surchargées ?.
Le nombre moyen d'élèves par classe s'élève en 2012 à 26 en maternelle, 23 en élémentaire, 25 en collège, 20 en lycée professionnel, 29 en lycée général et technologique. Il est indéniable que les classes sont moins chargées en 2012 qu'en 1960 ou en 1980. Pour autant, il convient de relativiser cette donnée?.
En France, le taux d'encadrement dans les enseignements primaire et supérieur est « le plus faible des pays de l'OCDE ». « Dans le primaire, alors que la France ne mobilise qu'à peine 5 enseignants pour 100 élèves (niveau le plus bas des pays de l'OCDE), la Grèce et l'Italie consacrent près de 10 enseignants pour 100 élèves...»
ÉDUCATION - Éducation nationale : quelques clichés à l'épreuve des faits.
Trop de vacances, salaire important !
Peu de monde le sait, les enseignants du primaire et du secondaire ne sont pas payés sur la base de 12 mois de travail, mais sur 10 mois effectifs de travail. Ainsi, les vacances d'été ne sont pas payées. En effet, pour faciliter la gestion des salaires, il a été décidé en 1950 que leur salaire calculé sur ces 10 mois serait étalé sur les 12 mois de l'année. Concrètement, cela veut dire que le salaire annuel a été fixé en 1950 au
même niveau que celui des autres cadres de la fonction publique de catégorie A. Mais à cette somme annuelle il a été retiré 2 mois de salaires, puis le résultat a été divisé par 12.
Absentéisme chronique : comparaison..
Le nombre moyen de jours d'absence figurant dans le rapport annuel de la fonction publique 2006-2007 indique 16 jours pour les agents de la défense, 15 pour les agents de la justice, 13 pour les non-enseignants du ministère de l'Éducation, 12 pour les agents de l'économie et des finances et 11 jours pour les enseignants. Les taux d'absentéisme qu'ont connus les entreprises françaises en 2011 est de 14 jours par an et par salarié. Ainsi se confirme un absentéisme relativement faible des enseignants.
Loin des 35 heures
Le service hebdomadaire des instituteurs et des professeurs des écoles est de 26 heures d'enseignement et de 1 heure hors du temps de présence devant les élèves. La dernière étude quantitative réalisée sur le temps de travail des enseignants du premier degré date de 2000.
En moyenne les enseignants du primaire déclaraient en 2000 travailler 42 heures 18. On note cependant des disparités : les enseignants de maternelle travaillaient 40 heures 44 et ceux de l'élémentaire 43 heures, les enseignants débutants consacraient en moyenne 2 heures 25 de plus pour la préparation de la classe ; leur temps de travail chez eux est quant à lui de 3 heures 40 de plus que pour les enseignants aguerris.
À la suite à une enquête menée entre décembre 2011 et avril 2012, l'Inspection générale de l'éducation nationale indique que « d'après les témoignages recueillis, durant les périodes scolaires, le temps moyen hebdomadaire consacré à l'exercice du métier enseignant dans le premier degré serait de 40 à 45 heures en élémentaire, de 35 à 40 heures en maternelle. Les enseignants sont souvent présents dans l'école de 8 heures à 17 heures voire plus et consacrent environ 2 demi-journées par semaine à la préparation de leurs cours, dans tous leurs aspects, y compris matériels. Le temps total peut aller jusqu'à plus de 50 heures par semaine, auxquelles il convient d'ajouter une partie des vacances scolaires ».
ÉDUCATION - Éducation nationale : Le salaire des enseignants et la princesse de Clèves
Dans un pays où il est devenu normal de monter une partie de la population contre une autre, il est de bon
ton de se gausser des professeurs de l'éducation nationale, tristes sires fainéants et surtout trop payés.
Dans un pays où le président kärcherise la Princesse de Clèves, il est bien vu de se moquer allégrement de
ces fonctionnaires trop souvent en vacances et en grève... Qu'en est il exactement ? Trop payés les profs ?
Trop de vacances vraiment ? Une petite mise au point s'impose...
Première vérité :
Actuellement, le temps de travail d'un enseignant de collège ou de lycée est de 18 heures par semaine.
C'est, pour les professeurs certifiés, le seul élément fixe et clair relatif au temps de travail qui leur est
demandé. Il a été fixé par un décret datant de 1950.
Seconde vérité :
En fait, ce temps a été conçu en prévoyant qu'un enseignant travaille 1,5 heures chez lui pour une heure
devant les élèves, afin de préparer ses cours, évaluer les élèves et actualiser ses connaissances dans sa
discipline. Cela fait 18 fois 2,5 heures (1 heure devant les élèves et 1,5 heures à la maison), soit 45 heures
hebdomadaires. En effet, le temps de travail légal de l'époque (1950), s'il était légalement de 40 heures par
semaine, était en réalité d'environ 42 h par semaine, sur 50 semaines.
Troisième vérité
Qui aujourd'hui, sait qu'en réalité les vacances d'été ne leur sont pas payées, qu'ils rattrapent le surplus des
petites vacances, et que leur salaire est seulement 1,2 du smic ?
Faisons le point sur la situation des autres salariés :
1. Il y a eu la troisième semaine de congé payé en 1956, puis quatre en 1969.
2. Les 40 heures réelles ont été atteintes au début des années 70 (elles étaient un droit depuis 1936).
3.Puis il y a eu les 39 heures et la cinquième semaine en 1982,
4. Puis les 35 heures en 2000.
En somme le temps de travail hebdomadaire pour les salariés a baissé de 25 %.
Et les enseignants ?
Ils doivent toujours le même service. Oui, mais les vacances me direz-vous ? Car, comment peut-on parler
de temps de travail sans parler des vacances ? Eh bien justement, le législateur a tout prévu et cela de deux
façons. D'abord 45 heures dues quand les autres devaient 42, ça c'est pour les petites vacances (Toussaint,
Noël, etc.). Car les vacances, c'est pour que les élèves se reposent. Donc le temps de travail des
professeurs a été annualisé.
Mais, et les deux mois d'été alors ?
Là, c'est un tout petit peu plus compliqué. Certains enseignants ne le savent même pas, d'ailleurs. Cela se
situe au niveau de la grille des salaires. La grille a été, elle aussi, fixée en 1950 au même niveau que les
autres cadres de la fonction publique recrutés avec un concours au niveau bac + 3.
Mais à cette grille, il a été retiré deux mois de salaires, puis le résultat a été divisé par 12. (Par exemple si
un inspecteur des impôts est payé 2000 € par mois il recevra 24 000 € par an, alors que pour la même
qualification, un enseignant recevra aussi 2000 € par mois mais sur 10 mois, soit 20 000 € par an.... Cette
somme est ensuite divisée par 12 et donne 1667 € par mois).
Eh oui, chers lecteurs, les enseignants ne sont pas payés pendant les grandes vacances !
Oui bon d'accord, peut-être que les profs ne sont pas si privilégiés que cela concernant le temps de travail.
Mais côté salaires, quand même, ils ne sont pas à plaindre...
Eh bien soit, comparons :
1. Le salaire des profs est nettement en-dessous de la moyenne des cadres du privé comme du public.
2. Le salaire de départ d'un enseignant en 1970 était 2 fois supérieur au SMIC. Aujourd'hui, il n'est plus que
1,2 fois plus élevé. Autrement dit, si comme le PS l'a écrit dans son projet le SMIC augmentera de 25 % au
cours des cinq ans à venir (et l'UMP l'a augmenté au même rythme annuel dès cette année), un enseignant
débutant gagnera moins que le SMIC. CQFD !
Alors oui le décret de 1950 est vieux ! Il est vraiment temps de le toiletter comme le disent nos gouvernants !
Mais dans quel sens ? Est-ce en faisant en sorte que les professeurs travaillent plus pour gagner autant ?